Une réserve de valeur

Par ses caractéristiques fondamentales, il convient de considérer le bitcoin comme une réserve de valeur face à l’inflation. Son surnom le plus populaire est l’or numérique et ce n’est pas pour rien ! Mais il y a toutefois des choses à savoir sur son utilisation en tant que tel.

Pourquoi protéger son patrimoine par une réserve de valeur ?
Il y a une réponse évidente à cela : personne ne souhaite voir ce qu’il a mis de côté perdre de la valeur avec le temps. Accepteriez-vous que 100€ équivalent à 95€ dans 5 ans ?
C’est pourtant ce qui est en train de se passer et ce n’est pas votre livret A à 0.5% qui viendra combler cette perte.
Bien sûr, si vous avez mis de côté 100€ vous retrouverez chacun de ces euros, mais la valeur qu’ils auront désormais, ne vous permettra pas d’acquérir la même chose que maintenant.

Il est nécessaire de revenir un peu sur l’histoire de la monnaie, afin de comprendre pourquoi la situation moderne est extrêmement préoccupante.

Il fut un temps où la monnaie n’existait pas, les hommes s’échangeaient des biens afin de subvenir à leurs besoins. Nous appelions ça le troc, méthode encore employée de nos jours de manière marginale.
Il est assez facile d’entrevoir les limites de ce système :

  • il faut une volonté commune des biens proposés par les protagonistes de l’acte de troc : si vous avez du blé à échanger, il faut que la personne qui en a le besoin ait quelque chose qui vous intéresse. De même, si vous désirez du poisson, encore faut-il que le pêcheur veuille de votre blé. Une solution qui s’offre à vous est de le convaincre de conserver votre blé afin de l’échanger contre un autre bien dont il aura le besoin ultérieurement. Mais ce fonctionnement n’est pas valable pour toutes les marchandises comme le poisson qui ne se conserve pas.
  • il faut que cette même volonté intervienne dans un espace temps satisfaisant. Si vous avez un besoin de poisson alors que le pêcheur est en mer alors l’échange est impossible en l’instant.
  • il faut un accord sur la valeur des biens pour valider l’échange.
  • il faut une rencontre physique des protagonistes ou une confiance absolue afin de s’envoyer les biens.

La réponse logique à ces contraintes a été de créer un moyen d’échange facilement transportable et non périssable. Vous acceptiez alors de donner au pêcheur du blé, contre un écrit garantissant que vous puissiez récupérer du poisson plus tard. Vous pouviez aussi échanger cet écrit contre un autre bien à une personne désireuse de se procurer du poisson.
Améliorant les transactions, cette évolution n’en restait pas moins contraignante et risquée. Les écrits pouvaient être dupliqués, alterés, ou simplement avoir une valeur variable, en fonction des situations ou des protagonistes.
Il a donc été évident de créer un objet commun, valorisé, désiré de tous, qui allait servir aux échanges. Les métaux précieux comme l’or correspondaient parfaitement à ce besoin.
La monnaie fit son apparition. Avec un poids et une matière précis, les utilisateurs eurent foi en la valeur des pièces. Pendant des siècles la monnaie était alors encore la propriété de tout le monde et de personne, pure création du peuple.

Hémi-hecte du Royaume de Lydie
en électrum

C’est Alyatte II, roi grec de Lydie qui eu, le premier, l’idée de faire frapper un dessin distinctif sur les pièces, afin de les identifier. Cela permis à ce souverain d’en imposer son utilisation. C’est ainsi la première fois dans l’histoire de l’humanité, qu’une puissance publique prend la main sur la monnaie. Entre -630 et -560 avant JC, Alyatte II accumula une fortune immense grâce au fleuve Pactole (!) qui traversait son territoire. Le Pactole drainait des quantités énormes de pépites d’un alliage d’argent et or : l’electrum. C’est avec cet alliage qu’Alyatte faisait des pièces et des lingots. Pour l’anectode, son fils Crésus (!), fut aussi le premier à s’illustrer dans l’histoire de l’homme, mais pas de la plus belle des manières. Malgré son immense fortune qui lui valut un diction intemporel, les conquêtes et les guerres coûtaient tellement, qu’il eu l’idée d’augmenter la proportion d’argent (alors 10 fois moins cher que l’or) dans sa monnaie, sans bien-sûr, en baisser la valeur. Il fût donc le premier chef d’état à manipuler la monnaie à son profit. Fonctionnant quelques décennies, le stratagème fût découvert et la monnaie dévaluée puis abandonnée.
La confiance en cette monnaie avait complètement disparue et elle fut logiquement remplacée par une autre.
Nous voyons donc le rapport étroit entre confiance et valeur.

C’est au XIème siècle en Chine, que le premier billet fit son apparition, facilitant ainsi le transport et les transmissions de valeur. Les états émettaient, en théorie, autant de valeur papier qu’ils possédaient de réserve de métaux précieux.
Pendant 2500 ans ensuite, il n’y a eu que de rares cas où la monnaie n’était pas directement gérée par la puissance étatique. Celle-ci n’a cessé de la manipuler selon ses besoins et souvent au détriment d’une économie saine. Les états ont très vite compris que la monnaie était un instrument indispensable à leur financement et très progressivement, ils ont mis la main sur tous les acteurs de la création monétaire. Après les producteurs privés, ils ont réglementé les banques, en leur octroyant des privilèges pour mieux les soumettre à des contraintes. Ils ont ensuite créé les banques centrales, encandrant elles-mêmes les banques commerciales, afin d’avoir le monopole de la création monétaire.

La fin des accords de Bretton Woods :
le dollar n’est plus adossé à l’or


L’apogée de ces dérives a eu lieu en 1971, lorsque le Président américain Richard Nixon annonce la fin de la convertibilité du dollar à l’or. Situation inédite dans l’histoire : une monnaie n’est plus adossée à une réserve de valeur en métal précieux. Elle devient alors complètement fiduciaire.
Ceci permet aux gouvernements une manipulation accrue de l’économie, en ajustant la masse monétaire en fonction des besoins et des crises.
Certains économistes pensent que plusieurs guerres (comme la Guerre du Golfe), n’auraient pas eu lieu sans une création monétaire sans limite ; de même que des acteurs financiers en dérive ont pu être sauvés par les banques centrales, pendant la crise de 2008, par l’injection massive de liquidités. Le 9 août 2007, alors que nous étions certainement allongés sur une plage de sable chaud, les banques centrales américaines, européennes et japonaises décidaient d’injecter 330 milliards de dollars dans le circuit monétaire mondial, afin d’enrayer la panique des grandes banques, dont la française BNP.
Ce genre de pratiques malheureusement récurrentes, favorise les acteurs médiocres ou « border lines », et entravent un développement sain et compétitif de l’économie.
Nous sommes donc dans une situation inédite depuis 1971, dans laquelle notre système est en perfusion permanente, diluant plus vite qu’on ne le pense la valeur de notre monnaie. Situation dont il est impossible de se défaire, tant les conséquences économiques et humaines seraient catastrophiques, mais qui malheureusement aura fort probablement la même issue progressive.

Je vous recommande le très bon livre de Philippe Simonnot et Charles Le Lien : La monnaie, histoire d’une imposture

Pour moi il est donc important pour tout un chacun de se prévoir une ou plusieurs réserves hors des circuits bancaires ou financiers traditionnels :

  • L’immobilier : valeur à peu près sûre, mais risquée selon les régions et, à moins d’un apport intégral, nécessitant d’être liée au système bancaire.

  • L’actionnariat : risqué car il est lié à la santé d’une entreprise et au système bancaire.

  • L’art : une valeur sûre mais nécessitant d’importantes connaissances ou nécessitant d’être très bien entouré, en confiance. A ce sujet, l’art numérique fait son apparition dans la cryptosphère, c’est à découvrir ici sur Rarible. Il s’agit d’un site permettant aux créateurs numériques de vendre leur(s) oeuvre(s) aux enchères.

  • Les collections d’objets précieux : comme pour l’art, il est nécessaire d’avoir de bonnes relations et une bonne connaissance du sujet. Se pose aussi la difficulté d’investir de petites sommes progressivement.

  • Les vins et spiritueux : investissement plus progressif mais nécessitant du matériel de stockage et de bonnes connaissances.

  • L’or : pour moi la valeur refuge par excellence. Investissement extrêmement fiable, ses seuls inconvénients sont :
    – le manque de praticité pour l’échanger contre la monnaie ayant cours légal, en fonction de votre lieu de résidence ;
    – son stockage ;
    Autre création ingénieuse, les crypto-monnaies adossées à l’or : vous n’avez pas vraiment d’or mais vous en possédez son équivalent numérique. #ensavoir+

  • Le bitcoin : il faut être objectif, le bitcoin est, pour le moment, moins fiable que l’or comme valeur refuge. Sa volatilité est encore trop importante. En plein développement, il est nécessaire qu’une adoption plus importante soit faite pour stabiliser ses fluctuations. Malgré tout, sa valeur augmente depuis sa création en 2009, ponctuée de temps en temps par des krashs plus ou moins importants, qui ont vite été gommés.
    A l’épargnant / investisseur d’être appliqué et de ne pas se laisser dicter par ses émotions : surtout éviter de vendre avec la peur au ventre quand le cours chute pour racheter quand il remonte. Au contraire, si vous avez des liquidités disponibles, vous avez tout intérêt à acheter dans les creux « Buy the deep! ».

    Contrairement à l’or, il présente des atouts majeurs : il est facilement stockable, s’échange très facilement et très rapidement. Il est également de plus en plus accepté pour des achats, surtout sur des sites étrangers.
    Sa facilité d’échange permet donc de récupérer rapidement des euros en cas de besoin : attention tout de même car comme précisé ci-dessus, bitcoin est volatil, il ne faut pas le voir comme une épargne « rapide », dans laquelle on pioche régulièrement.
    Cette facilité d’échange permet surtout une épargne régulière accessible à tous. Rien ne vous empêche d’alouer 10€ par mois dans votre épargne bitcoin. Il est d’ailleurs préférable d’étaler son investissement, en suivant la méthode Dollar Cost Average, qui permet de lisser sa moyenne d’achat sur le long terme :
    Imaginons que vous souhaitiez investir 100€ par mois dans bitcoin. Du fait de sa volatilité, vous ne saurez jamais en début de mois, si vous achetez au bon moment. Vous allez regretter d’avoir investi vos 100€ mensuels hier, quand vous verrez apparaitre un creux aujourd’hui. La solution à cela est d’acheter 25€ par semaine. Ainsi, la courbe de volatilité sera lissée.
    Si cette démarche vous parait contraignante, sachez qu’il existe des solutions comme la société française StackinSat qui propose de s’occuper de tout, moyennant un abonnement mensuel. En gros vous fournissez une adresse bitcoin et un numéro de carte et StackinSat vous envoie des BTC au rythme convenu. Vous ne vous occupez de rien et l’avantage est que vos clés privées restent en votre possession.

    Pour le fun, découvrez un petit outil qui permet de simuler rétroactivement (depuis 2020) la valeur d’un épargne en bitcoin :

#ensavoir+ : Pour un regard éclairé concernant l’omniprésence de l’état sur la monnaie je vous recommande chaudement le podcast « 21 millions », intitulé « La monnaie, une chose trop importante pour être gérée par l’état  » dans lequel le brillant journaliste économique Grégory Raymond échange avec Yorick de Mombynes, magistrat à la cours des comptes, spécialiste des systèmes monétaires : C’est ici.

Où aller ensuite ?
Si vous ne savez pas encore pourquoi le système Bitcoin est sûr, c’est ici.
Si vous êtes prêt à investir, vous pouvez aussi découvrir comment acheter des bitcoins grâces aux exchanges, c’est par ici !